Chroniques,  Terre happy

La grande révolution de l’épigénétique #2

Selon les dernières découvertes en biologie moléculaire, nous sommes responsables à 98% de notre programmation génétique (voir « La grande révolution de l’épigénétique #1). Si,  si ! Mais comment faire ?

Reproduction de Jaune bleu rouge – Kandinsky – 1925

Petit rappel. « Le premier à parler d’épigénétique est le philosophe britannique Conrad Hal Waddington en 1942 » précise Joël de Rosnay dans son ouvrage La symphonie du vivant (édition Les liens qui libèrent 2019). 1942… Depuis les biologistes ont creusé la question. 3 mots de biologie moléculaire. L’ADN est une molécule en trois dimensions avec une structure en double hélice. « C’est de cette structure particulière que découle ses étonnantes propriétés de mémorisation et de duplication de l’information génétique » explique le scientifique. Cette découverte vaudra le prix Nobel de physiologie et de médecine au biophysicien Francis Crick et au généticien James Watson en 1962.

Reprogrammation génétique

En 1990 (seulement…) une équipe pluridisciplinaire (biologistes, informaticien, médecins, physiciens, mathématiciens,…) lance le projet génome humain. L’objectif est de comprendre le fonctionnement de l’ADN et d’établir le séquençage complet de l’ADN du génome humain. Les résultats publiés en 2013 sont étonnants : les chercheurs démontrent que nous pouvons non seulement lire et écrire le génome, mais aussi, d’une certaine manière, le programmer, dans une articulation moléculaire d’une grande complexité.

Hardware et software

D’une manière imagée, le génome peut être comparé à la partie hardware d’un ordinateur, c’est-à-dire le programme. L’épigénome serait quant à lui l’équivalent de la partie software, c’est-à-dire les logiciels qui appliquent le programme et peuvent aussi le reprogrammer. Le parallèle éclaire sur la possibilité de moduler l’expression de nos gènes, les rendre actifs ou silencieux, sans pour autant modifier la structure de l’ADN, tel que l’explique le médecin Ariane Giaccobino dans Peut-on se libérer des gènes ? (édition Stock 2018).

Comment activer nos gènes ?

Le prix Nobel (1986) de physiologie Rita Levi-Montalcini apporte des éléments clés de compréhension des liens de cause à effet entre notre psychologie, notre fonctionnement neurologique et notre système immunitaire. La chercheuse italienne créé la psycho-neuro-immunologie. En clair, cela dit qu’un bon fonctionnement et une bonne relation entre ces trois réseaux nous maintiennent en bonne santé. Lorsque nous entretenons des pensées positives et joyeuses, notre corps fabrique des hormones stimulant notre système immunitaire. Résultat : nous sommes en meilleure santé. Tel un cercle vertueux, nos pensées impactent nos émotions qui impactent notre système immunitaire, qui impacte nos émotions qui impactent nos pensées. Bref, vous avez compris l’idée… Pour être heureux, il faut le décider ! Et envoyer l’information à nos gènes qui feront le reste.

Le bonheur en 5 mots ?

Pour Joël de Rosnay le mode d’emploi pour mettre en pratique l’épigénétique tient en 5 mots clés : l’alimentation, l’exercice, les anti-stress, le plaisir et l’harmonie. Tout un programme !

L’alimentation : nous avons plus de 100 millions de neurones dans l’intestin ! Le voici donc officiellement déclaré notre deuxième cerveau (lire à ce sujet l’excellent ouvrage de Giulia Anders Le charme discret de l’intestin – Tout un organe mal aimé (édition Actes Sud 2017) – On en reparlera. Ce que nous mettons dans notre assiette est la première clé d’une bonne santé.

L’exercice forcément : faire du sport régulièrement stimule la production d’un cocktail hormonal complexe (dont la plus connue est la sérotonine) générant plaisir et… accoutumance ! Bref, une drogue naturelle super efficace. Et en plus, le sport modifie l’ADN de nos cellules musculaires. Incroyable non ?

Les anti-stress… Méditation, arts martiaux doux, balades en forêt ou en bord de mer, pratique d’un instrument de musique, lecture, bref. Toutes les solutions sont bonnes !

Le plaisir, ah le plaisir… Endorphines, dopamine, sérotonine et ocytocines sont les pilules du bonheur à fabriquer sans modération ! Relations amicales, sexe, nourriture, voyages, musique, danse, sport… Sans modération ! 

Une technique magique : la méditation

Pour d’autre, l’essentiel est la méditation. Le biochimiste et neuro-scientifique qui a le plus vulgarisé la reprogrammation génétique est sans conteste Joe Dispenza dans son livre Rompre avec soi-même (édition Ariane 2012). Selon lui, la pratique régulière d’une méditation spécifiquement orientée vers le contrôle de nos pensées et de nos actes est une des clés de réussite d’une vie heureuse. Éclairages à venir dans un prochain billet…

1 Joel de Rosnay. La symphonie du vivant, édition Les liens qui libèrent 2019
2 Ariane Giaccobino. Peut-on se libérer des gènes, édition Stock 2018
3 Giulia Anders Le charme discret de l’intestin – Tout un organe mal aimé, édition Actes Sud-2017
4 Joe Dispenza. Rompre avec soi-même, édition Ariane 2012

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