Chroniques,  Romans

La contrebasse – Patrick Süskind – Un roman acide

Plus connu pour son roman Le parfum adapté au cinéma en 2006 et qui lui a valu une notoriété mondiale, Patrick Süskind, a également écrit une pièce de théâtre sous forme de monologue de 90 pages sur le plus gros, le plus puissant et le plus indispensable instrument de l’orchestre : la contrebasse. Une histoire caustique d’amour et de haine à vous glacer les os et vous dégouter de devenir contrebassiste ! La contrebasse de Patrick Süskind ? A dévorer.

Éloge funeste

Elle est grosse, elle est lourde, elle est encombrante, puissante, assourdissante, elle prend toute la place dans le salon, dans votre cœur, dans votre vie, elle est sans cesse dans vos pattes, elle n’est pas maniable, en jouer relève d’un marathon, on ne peut guère la porter, elle est toujours plantée là à vous regarder, elle ne supporte pas la pluie, elle n’aime pas le froid, il faut en prendre soin comme d’une vielle tante malade, elle est hideuse, ressemble à « une grosse bonne femme, et vieille, les hanches beaucoup trop basses (…) et puis ce torse étriqué, rachitique… à vous rendre fou ! ». « La contrebasse est l’instrument le plus pataud, le plus affreux et le plus inélégant qui ait jamais été inventé. Le Quasimodo de l’orchestre. »

Comble du comble ? Impossible d’en sortir un beau son. A supposer que ce qui sort de cette boite hideuse soit encore un son… Un handicap « rien d’autre qu’un handicap ».
Et pourtant, « n’importe quel musicien vous le dira : un orchestre peut toujours se passer de son chef, mais jamais de la contrebasse. »

Mal à l’aise…

Ce bouquin écrit à la serpe est un cours d’histoire de la musique à lui seul – amusez-vous à écouter tous les morceaux cités… près d’une trentaine… et une critique acerbe des musiciens d’orchestre, de la psychanalyse, des compositeurs classiques, de la politique, le tout porté par un personnage – le contrebassiste –  homophobe, sexiste, névrosé, jaloux, paranoïaque… bref exécrable.

La truite de Schubert, pour le plaisir…

Ce petit bouquin met mal à l’aise du début à la fin… Et pourtant… commet passer à côté de ce dithyrambique éloge funeste de MON instrument ! Car tout est (presque) faux !

La contrebasse de Patrick Süskind, résolument à mettre entre les mains de tous les contrebassistes… Smiley…

Pour le plaisir… on écoute La truite de Schubert, 1er mouvement (par le Philharmonique de Berlin). Le morceau annoncé à la fin de la pièce.

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